Monday, February 18, 2008

La Modification de la Constitution.....est malhonnête


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» Quotidienmutations POLITIQUE 18 Feb 2008
Antoine De Padoue Ndemmanu : La modification de la constitution ... est malhonnête

Candidat malheureux à la présidentielle de 1997, il se prononce sur le débat en cours, en même temps qu’il trace des perspectives pour l’échéance de 2011.Propos recueillis par Jean Francis Belibi.

http://www.quotidienmutations.info/mutations/fevrier08/1203306504.php

Onze ans après la présidentielle de 1997 à laquelle vous avez été candidat, que devenez-vous?


C’est vrai qu’il y a 11 ans, j’ai sollicité les suffrages des Camerounais pour diriger ce pays, élection à l’issue de laquelle j’ai eu le sentiment que les Camerounais m’avaient répondu en disant : on a écouté ta sollicitude, mais nous avons encore pour le moment à examiner les efforts à apporter par rapport à la vision que tu as de notre pays. Juste après l’élection, j’ai eu l’idée de la création d’une entreprise pour répondre à un besoin dans le domaine de la prévoyance sociale pour le secteur informel. J’ai quelque peu été incompris parce que certains avaient jugé qu’il fallait tout faire pour me contraindre à arrêter cette activité. Parti du Cameroun, je me suis rendu au Mali où j’ai travaillé dans le domaine des nouvelles technologies avec la création d’une unité de fabrication de cartes téléphoniques en partenariat avec des Maliens et avec la réalisation de la fibre optique dans la ville de Bamako. Je suis ensuite allé aux Etats-Unis pour préparer mon retour au Cameroun.L’incompréhension à laquelle vous faites allusion n’est-elle pas liée à votre participation à la présidentielle de 1997?Oui et non! Oui dans la mesure où vous savez que le parti au pouvoir, le Rdpc, est un parti-Etat. Aujourd’hui, tous les fonctionnaires sont plus ou moins impliqués dans ce parti. Ce qui rend difficile l’application de la démocratie, parce que l’on a toujours l’impression de travailler pour un chef. Ceux-ci avaient donc interprété ma participation à l’élection comme un bras de fer avec le président de la République. Il y a donc cette incompréhension avec ceux qui craignaient la popularité qu’aurait pu susciter autour de moi le projet que je proposais. C’est dans ces conditions que j’ai été contraint de quitter le Cameroun.


Vous n’avez pas pris part à la présidentielle de 2004 parce que vous estimiez que les jeux étaient faits. Vous revenez au Cameroun 3 ans avant une autre échéance du même type. Quel rapport?


Cette préoccupation relève de l’actualité et mon retour a un rapport avec la constitution de 1996 sur laquelle le débat est ouvert aujourd’hui. Celle-ci prévoyait pour le candidat élu, deux possibilités de mandat de 7ans chacun. Le candidat élu en 1997 avait toutes les chances d’être réélu en 2004. Je me suis réservé de prendre part à cette élection pour mieux peaufiner le projet que je voulais présenter aux Camerounais. Mon retour est un prélude à ma participation à la présidentielle de 2011 au cours de laquelle je compte présenter un projet qui va revoir le système éducatif, le référentiel de salaires et la structure même des salaires qui devra prendre en compte des ouvertures vers la création des emplois. Je compte présenter un programme qui va au-delà des chapelles politiques.


Vous revenez surtout au Cameroun au moment où le débat sur la révision de la constitution a cours. Un débat qui achoppe surtout sur la modification de l’article 6 alinéa 2 qui vise à éliminer la limitation des mandats.


Je relève que le nouvel ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique au Cameroun a récemment exprimé la position de son pays à ce sujet. Elle a notamment émis les réserves de son pays sur une modification de la constitution qui tendrait à aller dans le but de favoriser un individu. Les Camerounais savent que le pouvoir chez nous est une monarchie qui ne dit pas son nom. On sait très bien que les chefs traditionnels ne quittent leurs fonctions que par la mort. On se demande pourquoi les constitutionalistes de 1996 n’ont pas pris en compte cet aspect des choses pour instituer une présidence à vie…


Vous êtes pour la présidence à vie?


Je voudrais être très précis. Le système présidentiel au Cameroun est un système basé sur les chefferies traditionnelles. Les chefs sont relevés par décret, autrement ce sont des chefs à vie. Je ne suis pas pour la présidence à vie, mais je constate qu’il y a une contradiction entre le président de la République qui est aussi le chef des chefs et le fait que l’on demande à un chef de ne pas modifier sa constitution pour rester en place. Malheureusement, le débat se pose aujourd’hui en termes d’individu, avec quelqu’un qui veut rester éternellement au pouvoir. Ce qui inquiète les Camerounais aujourd’hui, c’est que la constitution de 1996 conférait au président élu de se présenter candidat pour deux mandats de 7 ans. Lors de son message de fin d’année à la nation, le chef de l’Etat a fait savoir qu’il ne saurait rester inerte aux nombreux appels à la modification de la constitution. Mais nous disons que ces appels ne représentent qu’une infime partie des 18 millions de Camerounais. Encore faut-il savoir si cette infime partie veut réellement cette modification. La constitution ne saurait être figée, nous en sommes tous conscients. Quant à son article 6 alinéa 2, il est intellectuellement malhonnête de vouloir fonder le débat sur un article par rapport à une personne… Les gens ont tendance à dire que le président de la République incarne la paix…


Les Camerounais pourraient vous répondre qu’ils ne mangent pas la paix.


Le président actuel est arrivé au pouvoir quand existait la paix. Il n’a pas pris un Cameroun en guerre comme certains de ses voisins pour y amener la paix. Il assure simplement la continuité. Là où le bât blesse, c’est que nous sommes partis d’une économie à l’époque sous l’influence d’un référentiel de salaire de 1franc français égal 50 francs Cfa à 1 euro égal 655 fCfa, pour vous dire que je suis bien conscient que les Camerounais ne mangent pas la paix et qu’il faut faire plus que la paix pour que les Camerounais soient heureux…C’est pourquoi je suis rentré à temps pour qu’ensemble nous puissions édifier le débat sur un projet de société ambitieux qui va permettre de répondre aux questions auxquels le président de la République et son équipe pendant plus d’un quart de siècle n’ont pu faire que ce qu’il pouvait…


Il est question de se demander aujourd’hui quel projet de société peut apporter un bien être aux Camerounais.