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RÉACTION DU DR. ANTOINE DE PADOUE NDEMMANU,
Président National du Rdpf (Kumzse) à l’Intervention de
Mr Célestin BEDZIGUI, Homme politique, exilé aux États-
Unis d’Amérique.
Bonjour Mr. Célestin BEDZIGUI,
Je viens de prendre connaissance de votre intervention sur les colonnes du
Messager intitulé Lui et la tentation du coup d'état constitutionnel.
Je dois dire qu'en tant que citoyen Camerounais et de surcroît homme
politique camerounais, président national du Rdpf (Kumzse) candidat (mal)
heureux aux élections présidentielles du 12 Octobre 1997, le plus jeune
candidat, je me sens interpeller par vos déclarations à plus d'un titre.
Avant de vous donner ma réaction, j'aimerai vous entretenir sur mon
programme, plate forme politique pour notre pays. Dans votre intervention
j’ai noté que vous avez fait la citation suivante : Pas d`unité réelle qui
ne soit d`action, pas d`unité d`action sans plate forme ”. La base
stratégique est ainsi définie. Il nous revient à tous, unis, de
l`implémenter.
De quelle base stratégique s'agit il? L'opposition dite traditionnelle et
parlementaire ne se repose sur aucune plate forme consensuelle et lorsque
j'ai fait la proposition d'une plate forme que je vous donne ici les grandes
lignes, je n'ai eu aucune adhésion de l'opposition et aujourd'hui j'ai pris
mon bâton de pèlerin pour aller à la rencontre des camerounais et leur
sensibiliser sur mon projet, faire le porte à porte pour m'assurer avant les
meetings et les conférences de presse que le bas peuple à bien compris
notre plate forme et à s'approprier. Vous conviendrez avec moi que la vraie
question d'un projet politique est aussi le leadership et sans un leader
politique nous ne saurions créer une vraie alternance et aujourd'hui le
leadership est encore une question de comment convaincre les populations
à adhérer à notre projet plate forme pour un vrai leadership politique et
une alternance démocratique en 2011?
S'agissant de notre plate forme, il s'agit d'une réforme de notre système
éducationnel fondé sur les principes suivants pour le cycle primaire :
- La Religion enseigné selon les confessions, la crainte de Dieu est la
preuve de la Sagesse;
- L'Environnement, la connaissance de notre environnement nous mettra à
l'abri de pauvreté, puisque notre environnement regorge des ressources et
autres richesses naturelles que nous ignorons;
- Le Civisme, le respect des aînés et de parents, le comportement en
société et autres formes de moralité nécessaire au savoir vivre;
- Les Langues, l'apprentissage de nos langues nationales censurées par
trois à quatre certificats de langues camerounaises avant l'entrée en
sixième (lycée et collège) seront nécessaire pour asseoir une bonne base
patriotique au Cameroun et en Afrique;
- Les Mathématiques pour un raisonnement logique de l'enfant.
Au-delà de cette vaste réforme du système éducationnel notre plate forme
propose la création de quinze Ministère donc dix Ministères résidents de
Régions (Ministères passifs chargés de la construction et du développement
des régions) et cinq Ministères de technocratie (Ministères actifs chargés
des recettes, du recouvrement, des financements des investissements; la
particularité de ce gouvernement est que les Ministères de région doivent
être résidents dans les villes et villages de nos régions, qui depuis 1960
n'ont pas bénéficiés des programmes des plans quinquennaux.
Nous vous invitons à suivre notre campagne pré- électorale et à nous faire
parvenir vos commentaires et suggestions pour nous aider dans cette
mission difficile et exaltante de lutte pour délivrer notre peuple de
l'asservissement;
Enfin vous conviendrez avec nous que si certains peules nations ont
aujourd’hui réussi de promouvoir un espace démocratique dans leur pays
c'est beaucoup plus grâce à la monnaie et à la valorisation dy lieu de
travail, car si le travail est une torture propre à chaque être humain pour
son développement, l’emploi lui est un travail rémunéré et la rémunération
de l'emploi est valorisée par la monnaie et comment justifier que le
Cameroun et l'Afrique ont été victime d'un crime économique lorsque après
plus de quarante ans au lieu de réévaluer le FF par rapport au FCFA soit
1FF=25Fcfa ils ont convaincus certains irresponsables d'Afrique à accepter
le dévaluation de 1FF=100Fcfa et aujourd'hui de 1euro=656,957Fcfa.
Comment se développer lorsque tous vos efforts sont exploités et
consommés dans l'adéquation d'une monnaie alors que la dite monnaie se
garantie par les ressources naturelles (Or' Diamant, Pétrole, etc....) et dont
nous disposons de nos jours les moyens pour vérifier la quantité, la qualité
et apprécier le coût?
Nous ne saurions assujettir indéfiniment aux générations futures les
décisions d'hier, le Cameroun et l'Afrique doivent ramener au tour de la
table en Afrique nos partenaires européens pour renégocier la parité du
Franc / Euro soit 1euro=50Fcfa faute de quoi les Africains vont se donner
de nouveaux partenaires (Asie., Amérique etc...) pour assurer à leur enfant
et à leur environnement socio- économique une plus grande chance d'un
développement durable et pérenne.
Aucun pays n’a été construit et développer grâce à des dons, mais à
travers la contribution de tous les citoyens états et de part la truchement
du paiement des impôts et différentes recettes de l’État.
Comment croire que le Cameroun et les autres pays Africains vont être
construits et développer à travers l’aide accordée par les bailleurs de fonds?
Est-ce que tous les États que vous avez su citer ont été développes et
construits avec à partir des dons voire d’aide sur leur budget national?
Je crois que votre intervention est salutaire et que le travail que nous
faisons actuellement doit pouvoir s’intégrer dans cette dynamique pour que
les droits de nos peuples à jouir du fruit de leur travail ne soient plus violés
et dérobés par le manque de référentiel de salaire et la soumission à une
monnaie qui ne valorise pas le travail des camerounais et des africains.
Que Dieu nous bénisse!
Que Dieu bénisse nos familles respectives!
QueDieu bénisse le Cameroun et l’Afrique! Amen!
LUI et la tentation du coup d’État constitutionnel
Nous, peuple camerounais, lui avons tout donné. Nous lui avons donné
notre confiance.
Lorsqu`il nous a été imposé par le président Ahidjo, son prédécesseur,
sous la clause d`un pacte mystérieux qui les liait, le fonctionnaire qui avait
jusque-là gagné ses grades dans la routine du travail bureaucratique, sans
avoir jamais eu à donner des gages de sa vision ou de son attachement à
l`éthique politique, a bénéficié d`un soutien sans réserve du peuple. Et
lorsque celui-là qui le connaissait le mieux, ce même Ahidjo, quelques mois
plus tard, à l`occasion de leur dispute, a tiré la sonnette d`alarme en
déclarant sur les ondes d`une radio internationale qu`il était “ un individu
fourbe et sournois ”, nous avons fait la sourde oreille, croyant à sa
promesse de promouvoir un renouveau de notre pays. Sans avoir eu à
payer le moindre prix, sinon celui d`une soumission feinte à Ahidjo, il a
ainsi hérité d`un pays plein de promesses d’avenir, pour lequel des milliers
d`autres avaient sacrifié leur vie.
Nous lui avons donné le temps.
Nous lui avons donné plus de vingt cinq ans pour transformer le Cameroun,
afin que les fruits de sa prospérité tiennent les promesses de ses
potentialités. Au bout du terme, nous faisons aujourd’hui le constat flagrant
d’un gigantesque échec multiforme et multidimensionnel.
Nous lui avons donné plus de vingt cinq ans d`un pouvoir sans partage, un
quart de siècle de soumission du peuple, plus de trois fois la durée
maximale autorisée au pouvoir à un président américain, trois fois le temps
qu`il a fallu à Napoléon pour transformer le visage institutionnel de la
France, trois fois le temps qu`il a fallu à Roosevelt pour sortir les États-unis
de la grande crise économique de 1929 et gagner la Seconde Guerre
mondiale, deux fois et demi le temps qu`il a fallu à De Gaulle pour jeter les
bases économiques de la France moderne. Et pour être plus explicite et
expressif, nous lui avons donné deux fois le temps qu`il a fallu à Jerry
Rawlings pour sortir le Ghana du chaos politique et de la faillite
économique, en faire une démocratie reconnue par le monde entier, et une
économie dynamique et attractive qui, à partir d`une base égale au
Cameroun au milieu des années 1980, a aujourd’hui un PNB par habitant
18% plus élevé, un taux de chômage de la jeunesse inférieur à 15 % alors
qu`il est supérieur à 50% au Cameroun, un taux d`investissement de 30%
du PIB représentant le double de celui du Cameroun, une production
d`énergie électrique de 6 billions de kWh contre 3 billons de kWh au
Cameroun.
Il nous a tout refusé.
Il nous a refusé la démocratie.
Au lieu de démanteler le système d`oppression politique hérité d`Ahidjo, il
s`en est plutôt largement servi.
Lorsque Maître Marcel Yondo et autres ont voulu créer un parti politique, il
les a fait arrêter, torturer et jeter en prison.
Lorsqu`une marche pour la création du SDF a été organisée à Bamenda, il
a fait tirer sur la foule et on a relevé six morts, six jeunes Camerounais, “
piétinés par les balles ” […]
Lorsque nous avons demandé la Conférence nationale pour jeter les bases
d`une véritable démocratie, il a fait sortir les chars dans les rues de Douala
et, en trois mois de résistance pacifique de villes mortes, on a dénombré à
travers le pays environ 500 morts tués par ses forces armées et sa police.
Lorsqu`après la Conférence tripartite, nous tous, classe politique, société
civile et son Premier ministre, avons établi un “ Package Deal ” sur les
reformes institutionnelles urgentes à effectuer, aujourd’hui, seize ans plus
tard, il ne l`est a pas toujours mises en place. Certaines d’elles sont même
devenues obsolètes. Elles ne lui servent désormais dans ses discours de fin
d`année qu’à attiser les appétits de ses partisans gérontocrates rêvant
d`être recyclés en danseuses de la République au sein d’institutions
fantoches.
Lorsque nous lui avons demandé la création d`un organe indépendant pour
les élections, il n`a eu de cesse que de le refuser. Fidèle à une mentalité de
roublardise mesquine, il a plutôt multiplié la création d`organismes
fantoches, laissant à son ministre de l`Administration territoriale tous les
pouvoirs d’organisateur institutionnel d`une magouille électorale connue de
tous.
Lorsque nous avons réclamé par des manifestations pacifiques
l`informatisation du fichier électoral, pour mettre un terme au scandale de
voir plus de la moitié de nos concitoyens privés du droit de vote du seul fait
de la consonance de leur patronyme, nos marches ont été interdites par les
sous-préfets, entravées par la gendarmerie et la police qui n`ont pas hésité
à nous brutaliser et à nous matraquer.
Lorsque ces temps derniers par exemple, des citoyens tentent d’exprimer
collectivement leur opinion par le moyen d’un procédé démocratique
universellement admis, la marche pacifique, soit pour désapprouver son
projet de modifier la Constitution, soit pour honorer la mémoire des
patriotes qui ont donné leur vie pour le Cameroun, ses gouverneurs,
préfets et sous-préfets interdisent ces marches, avec sa bénédiction. En
fait, Lui et ses affidés, se comportent comme si le Cameroun était leur
propriété privée, et les citoyens camerounais des zombies, cadavres
silencieux dépenaillés déambulant dans un pays réduit à un silence de
cimetière. On ne peut ne pas se poser la question : de quel droit, citoyen
comme tout autre qu`il est, s`autorise-t-il à priver, à sevrer, les autres
citoyens de la jouissance de leurs droits civiques, constitutionnels et
humains élémentaires ?
L`auteur de tous ces méfaits et malfaisances, Lui dont je ne peux me
résoudre à écrire le nom, dans l`Histoire politique moderne, est du même
acabit que les dictateurs Duvalier et ses tontons macoutes à Haïti,
Ceausescu en Roumanie, Mobutu au Zaïre. Ces dictateurs, comme lui, ont
mis leur pays à genoux, mis leur peuple au désespoir en multipliant des
subterfuges pour étouffer l`expression de la volonté démocratique. Qu`une
personne affichant un tel palmarès vienne aujourd’hui se prévaloir d`être
un parangon de la démocratie comme nous l`avons entendu dire dans son
discours au soir du 31 décembre 2007, pour justifier son intention de se
maintenir au pouvoir par un tripatouillage d’ une Constitution qui déjà lui
donne des pouvoirs excessifs comparativement aux pratiques en vigueur
dans les véritables démocraties, relève du “ banditisme politique ”’, formule
que j’ai utilisé déjà il y a seize ans dans ces même colonnes pour
caractériser ses penchants. Force est de constater qu’il n’a guère changé
depuis lors.
Coup d`État constitutionnel
Aujourd’hui, sa dernière tentation de vieux dictateur gâté par la résignation
d’un peuple épuisé par la misère que son règne a apporté est de perpétrer
un coup d’État constitutionnel.
Manoeuvre préparée de longue date ? Que Si !!!
Qui ne se souvient de la réponse donnée à un journaliste sur la rumeur de
sa mort au moment de son retour au pays il y a quelques mois. Il répondra
alors : “ Je donne rendez-vous dans une vingtaine d’années ”, bien
évidement à la tête de l’État, il fallait le comprendre !
Le dernier remaniement ministériel constituera un jalon déterminant de ce
plan diabolique. A cette occasion, il attribuera contre toute attente deux
ministères de souveraineté, les Affaires étrangères et les Finances, à deux
personnes du groupe ethnique Eton. Il rééditait en fait une manoeuvre de
son maître Ahidjo. Celui-ci avait en effet, au début des années 60, attribué
le ministère des Finances à Onana Awana et celui des Affaires étrangères à
Betayene, tous deux Eton, se dotant ainsi du bouclier lui permettant
quelque mois plus tard d`emprisonner son principal adversaire politique de
l`époque, l`ancien Premier ministre André Mbida – un Eton – dont il
entamait ainsi l`élimination physique – Mbida perdra la vue en prison – et
politique, tandis qu’ Onana Awana écumait la Lékié pour présenter aux
chefs traditionnels les avantages que leurs populations, partisanes de
Mbida, pouvaient tirer de sa position et de celle de Betayene, et les incitant
à lâcher Mbida et intégrer l’UC, les réfractaires étant impitoyablement
arrêtés et expédiés dans les camps de concentrations de Mentum et Yoko
via les centres de tortures de la BMM à Yaoundé d`où beaucoup ne sont
jamais revenus.
Dans le cas actuel, le script est le même. Les deux ministères de
souveraineté attribués aux Eton avaient pour but de jeter la poudre aux
yeux de cette ethnie, afin que ses complices en son sein, une poignée
d’individus corrompus et opportunistes, se prévalant du qualificatif de “
élites Eton ou de la Lekié ”, lancent, avec la première motion de soutien, le
processus du coup d`État constitutionnel devant lui assurer, pense-t-il, un
maintien au pouvoir à vie…
Et lorsque surviendra quelques semaines plus tard le rappel au pays de
l`ambassadeur Belinga Eboutou de New York pour être son conseiller
spécial, ceux qui savent le rôle de deus ex machina de cette personnalité
dans le jeu politique souterrain de notre pays ont compris, bien avant le
discours du 31 décembre2007, que la manoeuvre était engagée et que la
squadra chargée d`exécuter ce coup d`État était en place.
Crime politique
Car ce qu`il a l`intention de faire n`est plus ni moins qu`un coup d`État
et, partant, un crime politique.
Le coup d`État se définit comme la prise ou la confiscation des leviers de
l`État par un individu ou un groupe d’individus, sans un mandat explicite
du peuple. Les limites dans le temps du mandat à lui accordé sont inscrites
dans la Constitution […] Profiter du fait qu`il exerce un contrôle totalitaire
sur les institutions et sur le corps social pour faire modifier la base juridique
de ce mandat afin d`en jouir ad vitam aeternam est un putsch politique
annoncé. Et en politique, tout putsch ou intention de putsch, militaire ou
politique, constitue un crime politique qui rend ces auteurs passibles des
peines appropriées.
Si les auteurs du putsch militaire manqué du 6 avril 1984 ont été jugés
sans bénéficier d`aucune clémence, il est d`une logique absolue que la
même rigueur lui soit appliquée, maintenant que son intention de perpétrer
ce putsch politique est connue.
Avoir de nos jours recours au stratagème hideux et méprisable des motions
de soutien inspirées par lui-même et son cabinet ferait reculer de honte le
plus notoirement connu des dictateurs actuels.
Prétendre respecter la volonté du peuple exprimée par ces motions de
soutien dont tout le monde connaît l’inconsistance et la fausseté pour
justifier un tel coup d`État est tout simplement une insulte à l`intelligence.
Et bien plus qu’une insulte, il s’agit de la manifestation du mépris qu’il a et
a toujours eu pour le peuple camerounais, familiers que son entourage et
lui-même sont de la formule : “ ils vont faire quoi ? ”
Le devoir de désacralisation
Le constat est flagrant : “ Il ne sert plus le peuple, mais il se sert du peuple
” pour assouvir ses instincts pouvoiristes. Dans un sursaut collectif dicté
par la dignité humaine, nous avons l`impératif devoir de le désacraliser, de
le déchoir du strapontin où il s`est établi sur la vie des Camerounais et du
Cameroun. Mentalement, nous devons le visualiser tel qu’il est en réalité,
un vampire politique qui depuis plus d’un quart de siècle se nourrit de l’
énergie vitale de notre peuple. Ce serait le commencement d’une oeuvre de
libération des mentalités, de salubrité politique, morale et éthique, dont
l’objectif est de sauver notre pays et de redonner espoir à notre jeunesse
qui se sent, avec raison, sacrifiée et oubliée.
Le peuple camerounais doit prendre date aujourd’hui avec l`Histoire pour
que le moment venu, IL soit jugé, réponde de ses actes, lui qui a trahi sa
confiance, compromis son avenir, bafoué ses droits civiques et
constitutionnels. Ce changement de mentalité et cette volonté de mettre un
terme à la “ servitude volontaire ” pour reprendre la formule de Etienne La
Boétie, constitue la première ligne de défense de la démocratie. Elle
consiste, par tous les moyens dont dispose chacun, à lui faire comprendre a
travers les manifestions et l`expression publique des opinions, que le
peuple n’est plus dupe, s`il l`a jusque été, que sa manoeuvre est
démasquée et qu`une page de l’agenda futur de l’Histoire du Cameroun
sera réservée au procès de son régime, autant pour les crimes contre l’
humanité qu’ il aura commis que pour le crime politique qu’ il envisage de
perpétrer.
C`est donc une confrontation sans esprit de compromis que nous devons
engager contre Lui qui, à l`occasion d`un bégaiement de l`Histoire, a capté
et tente de confisquer les rennes de l`État, acculant au désespoir notre
peuple et organisant systématiquement son naufrage dans la misère pour
le subjuguer indéfiniment. La responsabilité de notre génération est de
libérer le Cameroun de ce qui est désormais un cancer politique. Nous ne
serons jamais pardonnés si nous nous y dérobons et laissons en héritage à
nos enfants et petits enfants de venir faire le nettoyage des véritables
écuries d’Augias que représente le bilan de son régime. Nous ne pouvons
nous contenter d’être des spectateurs passifs de l’expansion de cette
gangrène mortelle qu’est ce système marqué du sceau de l’incompétence,
de la prévarication, de l’ immoralité, des pulsions égocentriques de
quelqu’un qui ne souhaite pas moins que d’ entraîner avec lui notre pays
dans la mort, un peu comme la Somalie est morte avec Siad Barre son
dernier dictateur, ou de le précipiter dans les affres semblables à celles
dans lesquelles a été plongées le Zaïre après la chute de Mobutu.
Mission sacrée
S’opposer à son coup d`État constitutionnel doit être la mission sacrée de
ceux qui pensent que l’amour de notre pays justifie que nous nous
engagions dans la lutte politique pour le sauver, afin de laisser en héritage
à nos enfants une patrie dans laquelle ils pourront vivre plutôt que d`être
contraints à rechercher dans l`errance a travers le monde des perspectives
qui n`existent pas dans leur pays. Et pour cette fin, nous devons garder
sur la table toutes les options.
Toute initiative prise aujourd’hui par tout citoyen pour marquer son
opposition à ce putsch annoncé doit être soutenue. Toute initiative ici est
une fleur. Et comme l’a dit Mao, “ Que Mille Fleurs Fleurissent ”.
Le temps est à l’union et à l’action. Jean Paul Sartre écrit : “ Pas d`unité
réelle qui ne soit d`action, pas d`unité d`action sans plate forme ”. La base
stratégique est ainsi définie. Il nous revient à tous, unis, de l`implémenter.
Pour notre part, nous nous attelons, associés à d’autres concitoyens, à
alerter les instances gouvernementales américaines, Sénat, Congrès,
Département d’ État, sur les dangers qu’encoure la paix au Cameroun du
fait des manoeuvres éhontées du dictateur qui y sévit. Dans les tous
prochains jours, nous introduirons une pétition au Secrétariat Général de
l’ONU ici à New York, sur les atteintes aux droits constitutionnels des
citoyens de notre pays. Notre premier objectif est de faire prendre
conscience à l’opinion internationale du calvaire enduré par notre peuple
depuis plus de deux décennies et sur les perspectives de conflagration
qu`ouvrent les menées déraisonnables d’un dictateur totalitaire habité d’un
appétit inextinguible des plaisirs du pouvoir, ce qui se passe au Kenya étant
là pour l`illustrer. Notre second objectif est d`emmener la communauté
internationale à se pencher au chevet du Cameroun en procurant à notre
peuple la protection dont ont bénéficié d’autres peuples terrassés par des
dictateurs du même acabit.
De nombreux despotes, absorbés par leur propre mirage, qui ont cru
pouvoir sans conséquences et indéfiniment abuser de leur peuple, ont été,
tôt ou tard, punis par la justice immanente ou rattrapés par la justice des
hommes. Les peuples humiliés et trahis prennent toujours leur revanche.
C`est une loi de la nature et de l`Histoire des communautés humaines.
Que Dieu Bénisse le Cameroun !
P.S. Au moment où je dépose ma plume, je vois sur CNN en
breaking news des images sur les événements en cours à
N'djamena au Tchad. Quelle que soit l`issue de cette confrontation,
elle devra Lui servir d`indication et nourrir la foi de notre peuple en
sa capacité un jour à se libérer aussi …
Par Célestin BEDZIGUI Homme politique, exilé aux USA bedzigui@yahoo.fr
Le 05-02-2008